Le Technomariage

Le jeudi 18 mars 1999, à l’occasion de la Fête de l’Internet, Sophie Lavaud et Fred Forest ont realisé une performance / événement en se mariant à la mairie d’Issy-les-Moulineaux et en concevant pour l’occasion une installation en réalité virtuelle, réalisée en collaboration avec Bruno Herbelin, ingénieur en informatique, et un site Internet produits au titre de leur pratique artistique. Cette œuvre, qui constitue le premier mariage du genre au monde, célébré par le très mediatique maire André Santini, a permis aux artistes d’hybrider virtualité et réalité et d’animer en temps réel, à l’aide de capteurs, leurs avatars.

La création est intervenue, au titre à la fois, de la signature du concept, du graphisme, des contenus, du design et de la navigation du site, enfin de la mise en scène de la cérémonie et de sa scénarisation. Sophie Lavaud et Fred Forest ont, par ailleurs, été : les artistes, les producteurs, les régisseurs, les coordonnateurs et les acteurs de l’événement. André Santini a célébré le mariage. L’américain Vinton Cerf, père du protocole TCP/IP d’Internet, s’est rendu à Paris pour être leur témoin, tandis que des témoins à distance, à Chicago et Tokyo, participaient en direct à la cérémonie.

Cette action conçue et réalisée par deux artistes, une femme et un homme, Sophie Lavaud et Fred Forest, se donne, à la fois, comme : création artistique par le dispositif formel, technique et esthétique mis en place, le scénario et les formes visuelles qu’ils ont choisis, une volonté d’esthétisation du quotidien qui s’incarne dans un acte citoyen et républicain. Elle emprunte ses cadres, ses lieux de réalisation, à ceux des rituels sociaux, comme à tous ceux relevant des procédures inhérentes à la nouvelle dimension technologique que nous offre le cyberespace. Elle constitue et réunit, enfin, dans une même intention : un acte d’ordre quasi-spirituel, emprunté à la symbolique de l’union, de l’échange et de l’engagement. Symbolique puissante, à laquelle participent, à travers l’espace géographique et électronique, la mémoire, l’histoire, les cultures et les internautes du monde entier, conviés sur Internet pour suivre en temps réel la transmission du Technomariage.

Disapositif:

Un car régie vidéo, deux consoles son, sept ordinateurs de table, une Silicon Graphics, six capteurs Polhémus, dix-huit micros, six lignes Numéris, le raccordement Internet, partenariat du provider Worldnet, un écran géant, un téléprojecteur, le service de la communication de la mairie d’Issy-les-Moulineaux, la salle équipée du conseil municipal interactif de la Mairie.

Stations Silicon Graphics

Capteurs Polhémus

Ecran de projection

Bande passante et Real vidéo

Enceintes

Si le mariage de Sophie Lavaud et de Fred Forest est un vrai mariage qui correspond à une réalité sentimentale, juridique, citoyenne de deux personnes, il n’en reste pas moins que c’est aussi une véritable œuvre d’art ! Le Technomariage est donc bien une oeuvre à part entière, une oeuvre in situ dont la forme spécifique est créée et informée d’une façon multimédiale par l’hybridation dans un même événement (rituel social), de gestes et de sons réels, médiatisés, transformés ou non, d’images composites, fixes ou dynamiques, d’un décor donné et d’un décor imaginé, le tout unifié dans une scénographie propre, arrêtée par les deux artistes. Il s’agit d’un tableau vivant, réalisé dans l’espace physique de la salle du conseil municipal de la ville d’Issy-les-Moulineaux, transformée pour l’occasion en salle des mariages et prolongé dans l’espace public des réseaux, par la diffusion en real streaming sur Internet.

Les documents :

L’historique du Technomariage

Le récit de Bruno Herbelin sur le Technomariage

Le Technomariage a été réalisé grâce au partenariat de:

CICV, DUBOI  / CTN, Cyberdeck, Cyperus International, France Telecom, Immersion S.A., Minolta, Silicon Graphics, 3 Suisses, Ville d’Issy-les-Moulineaux, Worldnet, Comédien : Daniel Limoges, Ingénieur en informatique : Bruno Herbelin, Musique : Christophe Charles, Christian Valezy, Régie vidéo : Christian Rabuteau de Direct Lines, Réalisateur vidéo : Michel Moreau, Assistant vidéo : Etienne Bernardot

Les liens :

http://www.webnetmuseum.org/html/fr/expo-retr-fredforest/actions/53_a_fr.htm#text

http://www.fredforest.org

Bibliographie :

– Dépêche de Toulouse, 27 février 1999, « mariage sur le Web ».

– Midi Libre, Montpellier, 28 février 1999, « mariage sur le Web ».

– Nice-Matin, 27 février 1999, « Deux artistes multimedia organisent le premier mariage sur le Web ».

– Le Monde Informatique, « Technomariage » par Anne-Marie Rouzeré.

– Art Actuel, N° 1, mars/avril 1999, « La machine à travailler le temps ».

– L’Express, 25 février 1999, « Profil : Fred les bons coups » par Guillaume Grallet.

– 01 Informatique, N° 1531, 19 février 1999, « Des œuvres numériques interactives » par Erick Haehnsen.

– Le Figaro, 4 mars 1999, « Technomariage, cyber-fiancés et maire en réalité virtuelle » par Rodolphe Geisler.

– La Vie, n° 11, 17 mars 1999, « Technomariage ».

– Témoignage Chrétien , 11 mars 1999, « Technomariage » par Sébastien Le Belzic.

– Est-Républicain, 19 mars 1999, « Technomariage » par Dominique Compistron.

– Première Heure Haut de Seine, 19 mars 1999, N° 797, « Issy : Les cyber-mariés de l’an 2000 ».

– Ici Paris Magazine, mars 1999, « Technomariage ».

– L’Express, Le Magazine par William Coop, 18 mars 1999.

– Le Figaro Magazine, 20 mars 1999, Dossier spécial Internet 2, Internet et l’art par Jack Lang : « Les expérimentations d’un Fred Forest illustrent à merveille le propos d’un art virtuel ».

– L’Humanité Hebdo, N° 16987, samedi 27 et dimanche 28 mars 1999 de Gwendoline Raisson (page 62).

– Elle, N° 2774, 1er mars 1999, « mariage en direct sur Internet », Elle Mutimédia par Gilles Klein.

– Le Nouvel Observateur, N° 1793, du 18 au 28 mars 1999, Internet mode de vie, « Ils s’aimaient d’amour tendre… ».

– L’Événement, du 18 au 24 mars 1999, @nnuaire des cybernovateurs.

– Cybertown, N° 7, hors-série, mars 1999.

– Net, N° 28, mars 1999, « Net Mariage » par Cryl Cavalié.

– Netscope, avril 1999, « Technomariage ».